Les tissages de Kenia Almaraz Murillo évoquent un dialogue entre ses origines ancestrales sud-américaines et le monde occidental dans lequel elle a été élevée. L’artiste confronte dans son travail des éléments naturels tels que le fil de laine, le bambou, ainsi que des matières produites par l’Homme comme le plastique. Kenia recherche continuellement un équilibre entre la nature et l’empreinte de l’Homme.

Ses premiers tissages, appelés « brut » sont le reflet de ses racines ethniques. L’artiste s’inspire de signes mythiques et totémiques faisant référence aux sociétés primitives. Ararauna, Pajaro azul et Pajaro verde représentent trois oiseaux du paradis aux couleurs vives et chaudes qui peuplent la nature amazonienne. Des visages mystiques apparaissent dans son travail aux formes géométriques : la répétition de lignes droites et de cercles permet de rythmer ce perpétuel désir d’équilibre entre la recherche de figures organiques et naturelles.

Fascinée par la puissance des astres, Kenia tente de retranscrire la lumière au travers de ses œuvres. Dans ses premières pièces, elle utilise le plastique afin de créer un jeu de transparence (Yukon). Progressivement, elle choisit d’assembler différents matériaux tels que le Plexiglas, le bois, le fils de laine et la peinture afin de produire des vibrations de couleurs (Prisme, Mamitaï). Cette lumière douce et invisible devient un défi pour l’artiste.

Enfin, le néon est un nouveau support pour Kenia rappelant la puissance du totem. Les formes géométriques soulignées par cette lumière chimique se transforment en axe principal magnifiant la force des paysages de la nature bolivienne (Quetzal, Lune Kayapo, Cygnes, Onde, Salar d’Uyuni). L’ancien et le moderne sont alors liés par l’intensité de la lumière.